• L'impression émouvante correspondrait à l'intensité d'un stress. Quand on désire s'exprimer en dépassant les capacités d'un instrument, un stress se réveille. Par exemple, l'œuvre pour saxophone alto, la « Sonate pour piano nº 3 » de Chopin et « Mazeppa » de Liszt qui ont été interprétées dans ce concert incluent un stress énorme. D'autre part, dans la section de piano, plusieurs œuvres en ut majeur ont été interprétées. La tonalité ut majeur est-elle attirante ? Au piano, on ne peut pas utiliser des techniques très variées sur les seules touches blanches, mais en jouant les touches noires, on peut facilement utiliser des techniques éclatantes. Donc pour les compositeurs, composer une œuvre en ut majeur exige beaucoup de stress et c'est une sorte de défi.

    Le stress... et une beauté céleste

    Le stress se change en énergie, qui rend la musique plus complexe et crée une tension artistique. Mais à un moment, une mélodie, jolie et très simple, survient. C'est comme dans les interprétations de piano données par des enfants en bas âge aujourd'hui. En résumé, on a appris dans ce concert que ce qui important, c'est deux extrêmes opposés.... Il s'agit de défier le stress, et la beauté céleste qui survient.

    (Discours critique que j'ai prononcé à la fin du « 28e concours musical de Shimamura » à la Salle Kioï à Tokyo en 2015)

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Tout d'abord, je voudrais rendre hommage à tous les participants de ce concert jusqu'à cette 18e édition. C'est formidable que vous, lycéens, soyez parvenus à cette réussite, en travaillant la musique parallèlement à vos études. J'ai mis sur papier mes remarques critiques de chaque interprétation, je vais donc donner mon impression globale.

    J'ai été bien surpris d'une expression tragique et dramatique

    Les partitions d'ensemble de mandolines ou de guitares ne sont pas très détaillées : le nombre d'interprètes est libre, et le plus souvent, elles n'indiquent ni quelle corde utiliser, ni s'il faut la gratter au chevalet ou sur la touche. Cette simplicité signifie que beaucoup de liberté est laissée à l'interprète. Par exemple, un trémolo dense évoque un tapis très épais. C'est son mérite mais aussi son démérite, parce qu'on ne peut pas sentir de tension sur un tapis très épais. Alors, quel son de trémolo convient le mieux ? Selon le cas, peut-être qu'il serait préférable que la moitié seulement des interprètes jouent le trémolo ? Puis, bien qu'on veuille distinguer des nuances, si on les joue sans différence de timbre, l'expression ne pourra atteindre qu'une sorte de modestie. Quelquefois, il est nécessaire d'affiner un point faible de l'œuvre en le trouvant, car il n'y a pas une seule œuvre sans point faible. Dans le cas d'un arrangement, il est nécessaire de réinventer le charme de l'œuvre comme si l'arrangement était l'original.
    À propos, je pensais que la mandoline convenait seulement à une expression douce, comme un paradis, mais aujourd'hui, j'ai été bien surpris d'entendre que la mandoline aussi peut transmettre même une expression tragique et dramatique. D'ailleurs, comment rendre l'expression sérieuse d'un son froid ? Même si vous pensez qu'une telle expression ne convient pas, néanmoins j'espère fortement que vous releviez le défi. Quelques interprétations d'excellent niveau que j'ai écoutées aujourd'hui m'ont fait oublier les instrumentations, les mandolines ou les guitares, pour me bouleverser par l'expression de la musique. C'est un idéal de l'interprétation !

    (Discours critique que j'ai prononcé à l'issue du «18e Concert des ensembles de mandolines et de guitares de l'Association Culturelle des Lycées de Shizuoka »)

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Très lourd, animé, enveloppé dans un parfum sucré, irrité ou trop heureux pour être tranquille.... Les compositeurs trouvent souvent l'inspiration de leurs œuvres à partir d'une image. Parfois pour la représenter, on choisit une note en fonction du ton et de sa valeur. Le rôle d'un interprète est de recréer l'esprit, pour ainsi dire le son originel.
    (Extrait de ma critique du concert final du « 20e concours de musique de Shimamura » en 2007)

    Mettre de l'émotion dans son interprétation ou sa composition ne semble pas être le fruit d'un apprentissage. Bien qu'elles puissent paraitre très libres, elles restent pourtant des interprétations fidèles à la notation. D'ailleurs ces interprétations induisent un état d'esprit de crainte, de tristesse ou de désespoir, où le manque de tons contrastant avec les passages transcendants, mais nécessitent alors de réaliser l'intégralité sans laisser ses émotions prendre le dessus.
    (Extrait de ma critique du concert final du « 21e concours de musique de Shimamura » en 2008)
    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Tout d'abord, je voudrais rendre hommage au magnifique concert final de cette année qui a été à la hauteur des précédentes rencontres.
    Comment on interprète ou compose une œuvre, quelle qu'elle soit.... Ce pourrait être une réponse à la question « Qu'est-ce que la musique ? ». La musique peut dessiner une belle mélodie, exprimer une émotion, et même atteindre à une vision de la vie. On pourrait la comparer à un voyage. En quel type de voyage on part, à quelle sorte de difficulté on se heurte, en se perdant, comment on vainc une crise. C'est le point où l'auditeur est ému. À ce moment-là, l'écoute de l'œuvre se transformera en écoute de l'Homme. Aujourd'hui nous avons écouté l'Homme de plusieurs remarquables façons. Je souhaite que les dimensions de l'interprétation soient étendues plus grandement, soient élaborées plus précisément.

    Une réponse à « Qu'est-ce que la musique ? »

    (Discours critique que j'ai prononcé à la fin du « 27e concours musical de Shimamura » à la Salle Kioï à Tokyo)

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Le point le plus important pour la musique est le début. Que ce soit pour l'interprétation ou la composition, on doit réfléchir sur le début.... La douleur accompagnera cette réflexion, parce que celle-ci implique le renoncement à la facilité. Mais après cela, on doit seulement produire consécutivement les sons qui conviennent en réagissant avec sensibilité au début. C'est le concert, plein d'une tension éloignée de la vie quotidienne.
    (Extrait de ma critique du concert final du « 17e concours de musique de Shimamura » en 2003)

    On a tendance à interpréter l'œuvre d'un grand compositeur extrêmement fidèlement, comme avec une obéissance passive, en conséquence, l'interprétation sera timide. Au contraire, dans le cas d'une musiquette, on l'interprètera plus librement, de sa propre initiative ; il s'agit des relations humaines entre les compositeurs et les interprètes.... Il m'a semblé que cette tendance apparaissait lors de ce concert final.
    (Extrait de ma critique du concert final du « 18e concours de musique de Shimamura » en 2004)

    La plus haute expression

    Le plus important pour l'interprétation n'est pas l'agilité des doigts, mais d'incarner l'esprit de l'œuvre. En écoutant cette interprétation toute fidèle, je me suis aperçu que l'expression ou le moi de l'interprète ne sont qu'une ruse, mais que se transcender et les raffiner doivent être la plus haute expression.
    D'autre part, il y avait de l'espace pour l'amélioration de la technique de l'archet à la corde, et du pianissimo des bois comme celui du chant.
    (Extrait de ma critique du concert final du « 19e concours de musique de Shimamura » en 2005)
    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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