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Par St.I le 20 Décembre 2011 à 12:11
Je suis allé à « L'exposition spéciale de la SJMC (Société japonaise pour la musique contemporaine) 2011; Une fenêtre ouverte au monde » au « Tokyo Opera City », une salle de récital.
La première partie était consacrée au 28e prix du concours de composition de la SJMC. Chacun sait que l'influence des styles passés se ressent même chez des compositeurs ayant atteint la maturité, c'est d'ailleurs une bonne raison pour mettre en valeur de jeunes compositeurs passionnés. Celui qui est en retard, ne serait-ce que d'un jour, sur ce qui a fait le même effet sera considéré comme un imitateur. A fortiori, nul ne pourra non plus trancher quant à la supériorité de deux imitations, l'une du style d'il y a dix ans, et l'autre d'il y a cent ans....
Mais comment juger au mieux de la qualité d'une œuvre ? Un des membres du jury, M. Nodaïra, nous a expliqué ce que furent les critères du choix : l'ingéniosité mise en œuvre, la ténacité du compositeur et la qualité du résultat. C'est ainsi que le trio pour une petite flûte, un violon et un basson de M. Nobuaki Sakaï a obtenu le prix du concours de composition de la SJMC. Son œuvre m'a paru ressembler à de la musique dodécaphonique tirée d'un texte, mais l'écriture graphique particulière et la composition des relations entre les exécutants ont été évaluées favorablement par le jury.La deuxième partie était un concert sur le thème « une fenêtre ouverte au monde. » Je n'ai pas souvenir d'un concert de la SJMC aussi brillant. « Le corps à corps » de Georges Aperghis était un solo excité pour zarb, une sorte de tambour, et voix. « What's next ? » de Yori-aki Matsudaïra était un pièce de théâtre pour trois acteurs. Beaucoup de choses ressemblant à des jouets ont été mises sur la scène, des ballons ont été crevés, on a ri, crié, chanté, chuchoté...et enfin même le rugissement de deux motos. C'était une symphonie riche de performances !
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Par St.I le 29 Novembre 2011 à 09:56
Je suis allé à l'Opéra « Kojiki » de Toshirō Mayuzumi pour le « Festival du 50e anniversaire du Tokyo bunka kaïkan » au « Tokyo bunka kaïkan, grande salle », le 20 novembre 2011. [Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra dirigé par M. Naoto Ōtomo / New National Theatre Chorus, Nihon Opera Kyoukai Chorus etc.]
Sur une scène circulaire spéciale, la scénographie et la mise en scène de la foule jouée par le chœur étaient remarquable et fantastique. La qualité de l'interprétation n'était pas mal du tout, à l'exception du volume un peu faible de la voix d'une soliste....
C'était le contenu du morceau qui m'a fait réfléchir. J'ai admiré le début, de violents clusters évoquant la Création, puis des tons sériels se succédant par petits intervalles. Après quoi, la technique du rythme obstiné simple ressemblant à « Carmina Burana » de Carl Orff a été principalement utilisée. Notamment dans la seconde moitié, c'était répétition après répétition, pas un contrepoint. C'est le style de Mayuzumi.
Parmi des orchestrations classiques et épaisses, en survenaient parfois d'autres, superbes. J'aurais probablement été plus heureux si j'étais sorti dès la fin du deuxième acte de la première moitié.
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Par St.I le 21 Novembre 2011 à 12:59
Je suis allé au concert du « Projet pour orchestre 2011 » au « Tokyo Opera City Concert Hall », le 1er novembre 2011. [L'Orchestre symphonique de Tokyo dirigé par M. Kazufumi Yamashita]
D'abord, la quatrième œuvre « SŌFU-REN II pour soprano et orchestre » de Shigeru Miyazaki était superbe. Les musiciens ont joué leurs figures en rythme ou tempo libre pendant quelque temps, puis, sur un signe du chef d'orchestre elles ont été changées. L'effet produit était un son évoquant un vaste panorama profond et riche en couleurs. Il ressemblait au bruit de la forêt, en perpétuel changement. Devant le son de l'orchestre, trois textes de nationalités et d'époques différentes ont été chantés de manière mélismatique par une soprano, et tous les trois ont fusionné dans un monde unique.
La troisième œuvre, celle de Mme Takashima était, comme celles de Webern ou de Boulez, très technicisée. Des événements inattendus d'attaque aiguë se sont développé, en maintenant une tension et une sévérité, ils ont fait une construction très dynamique.
Les deux œuvres de la première moitié du concert, riches de charmantes orchestrations variées sont à recommander.
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Par St.I le 13 Octobre 2011 à 11:54
Je suis allé au concert « Profil d'un compositeur Masahiro Miwa » organisé par « La Fondation Suntory pour l'art » au Suntory Hall. [L'Orchestre symphonique métropolitain de Tokyo dirigé par Ichiro Nodaïra / Marga Sari ; ensemble Gamelan]
1) Bolero by Muramatsu Gear Engine (2003)
Un chaos cyclique, comme une loi de l'univers. A la fin, accompagnés par le modèle rythmique fixe des castagnettes, du tambour basque, et du gong, des clusters des cordes allaient converger en ondulant vers un ton, et en un instant sont revenus au chaos. Cela a été répété mille fois. Après dix minutes, une phrase lente de gamme par tons des cors, la fanfare d'une trompette, et le tambour militaire de la symphonie « Leningrad » de Chostakovitch les ont rejoint. [Durée ; 28 minutes]2) A Song in Praise of Love for Four Bits Gamelan (2007)
Un couple de danseurs a commencé à se mouvoir comme des roseaux qui tremblent dans la brise, accompagné d'une mélodie en la majeur très modérée interprétée par un erhu de l'ensemble Gamelan et du gong très lourd. Après neuf minutes, des percussions à clavier en métal se sont joint à l'unisson en « forte », puis ils ont diminué peu à peu. En chemin, le chant les a aussi rejoint. [Durée ; 22 minutes]
Les deux œuvres ont stimulé mon parasympathique. On est décontracté davantage par la musique d'ambiance.
3) « Lux aeterna luceat eis, Machina » for orchestra and CD player (2011)
Une percussionniste a continué le rythme 4:3 du maracas et du sistre. Le bruit comme des ornements extrêmement exagérés de la musique folklorique japonaise venait d'un lecteur de CD. Quelque temps après, on pouvait entendre le son faible de l'orchestre, mais c'était vraiment le son du CD. L'orchestre n'a joué rien seize minutes du début. C'était le monde mort ! Après quoi l'orchestre a joué des pulsations qui étaient les mêmes que celles du CD, comme la musique minimaliste de Steve Reich, vingt minutes durant. Cette redondance a fait la tension de la première moitié nulle. [Durée ; 40 minutes]
(Photo: un autre événement hors de la salle)
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Par St.I le 6 Août 2011 à 16:28
Je suis allé au concert donné à la Salle Sogakudo de l'Université des Arts de Tokyo, pour le départ à la retraite d'Atsutada Otaka, qui a été un professeur de composition à l'Université des Arts de Tokyo. Ce concert avait été annulé le 16 mars 2011 en raison de la catastrophe de mars.
Toute les œuvres ont été composées par M. Otaka ; à commencer par une œuvre pour grand orgue, puis une pour violoncelle seul, des mélodies pour mezzo-soprano et piano, et dans la seconde moitié, une sonate pour piano, une œuvre pour deux clarinettes et piano, la pièce finale était pour deux pianos. Les mélodies ont été chantées par sa femme accompagnée par M. Otaka, c'était une interprétation professionnelle.Sans les mélodies, son style était stable, développé autour d'une « idée fixe », et on a suivi la musique classique fidèlement. L'idée fixe « l'intervalle de seconde plus la tierce mineure » est commune à toutes ses œuvres. Il y avait les deux sortes de l'utilisation de l'idée fixe « l'intervalle de seconde » selon les œuvres. L'une est un demi-ton et l'autre est un ton. La différence entre ces deux utilisations a permis de marquer les deux caractères de ses œuvres.
En écoutant ses œuvres, j'ai pu y percevoir les influences de Brahms (sur ses mélodies), de la dernière romantique, de Debussy, de Ravel, de Schoenberg et de Messiaen etc., mais ce qu'il a exprimé dans les œuvres pour instruments pourrait être qualifié de « lyrisme sombre ».
Il y avait quelquefois des idées féroces ou des mouvements perpétuels agités, mais ils s'interrompirent en un instant, puis des accords modérés se sont répétés. Cependant, l'œuvre pour orgue a tenu sa force, et l'œuvre pour deux pianos était vraiment enflammée.
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