Après la mort de son père, un fils a examiné les comptes bancaires pour sa vieille mère devenue veuve. Il a alors découvert, sur internet, l'existence d'un compte caché au nom de sa mère. C'est le père qui avait versé de l'argent sur ce compte. « Connaît-elle ce compte ? » Le fils a anxieusement téléphoné à la banque. Mais l'employé de banque a catégoriquement refusé de lui répondre, à moins que la question n'émane de sa mère elle-même.

Un jour, le fils est allé trier une pile de documents chez sa mère, pour trouver le contrat du compte. Il s'agissait des fonds que sa mère lui laissera quand elle rendra son dernier soupir.

Au matin du 8 mai, je suis allé chercher ma mère à Yugawara. Cela faisait cinq ans qu'elle n'était pas venue chez moi. Elle était en joie : « Besoin de s'occuper de rien, juste un aller-retour, c'est comme une excursion ! »

Le déjeuner que je lui ai servi consistait en un bol de riz avec de l'unagi kabayaki (anguille grillée avec une sauce douce à base de sauce soja), des concombres au son de riz (Nuka), une soupe miso blanche, du vin blanc, une glace au thé vert et un café. Depuis la mort de mon père, c'est la première fois que nous buvons de l'alcool ensemble. J'ai posé le portrait funéraire de mon père au milieu de la table, pour lui servir du vin. Puis, ma mère m'a écouté jouer du piano trente minutes, et avant la nuit tombée, je l'ai raccompagnée à la gare d'Odawara.

L'ordre suivant est sans rapport avec une hiérarchisation personnelle, réfléchie, des priorités, mais une hiérarchisation logique des impératifs quotidiens : 1) travail (public et privé) - 2) piano - 3) composition - 4) français

Le piano vient avant la composition parce que si on ne s'exerce pas tous les jours, on s'affaiblit. En regardant cette liste, on constate que plus une activité est située bas dans le classement, moins elle est un devoir, et plus elle relève d'un désir authentiquement personnel. Il va de soi que si je peux faire du français, qui arrive en fin de liste, c'est que j'ai mené à bien toutes les tâches qui précèdent. Que j'arrive à faire du français est donc la preuve que mes journées sont bien remplies ! Ce moment est précieux. Rien de tel que le thé pour se changer les idées !

Même si quelqu'un est mort, on ne pourra mettre le point final à son existence sociale qu'après avoir accompli différentes démarches. Après la mort de mon père, en novembre dernier, j'ai exécuté toutes les démarches sauf la résiliation des contrats bancaires, avec l'aide d'une société fiduciaire et de ma mère, et je les ai presque finies cette semaine. Il s'agit des assurances-vie, de la confirmation du montant des dépôts bancaires, des banques en ligne, des fonds de placement, des cartes de crédit, des téléphones cellulaires (même celui de ma mère, c'est mon père qui en était le propriétaire), de la résiliation de l'abonnement internet, de l'épargne retraite et de la coopérative scolaire publique, de l'assurance maladie et du règlement des frais d'hôpital….

Comme mes parents avaient « le syndrome d'accumuler », il y avait beaucoup de cartons, documents, matériel électrique et de bric-à-brac chez eux. Je les ai triés en choses inutiles et choses qui pourraient servir, pour abandonner les choses inutiles, et emporter chez moi les documents qui pourraient être nécessaires. Chez moi, je les ai de nouveau triés en choses inutiles et choses nécessaires, pour les classer dans des enveloppes, et j'ai commencé les démarches. J'ai parfois déplacé certains documents que j'avais mis dans les inutiles vers la pile de ceux que je pensais nécessaires, en envisageant toutes les possibilités Au cours des démarches, les documents ont été envoyés chez ma mère, alors je suis allé les récupérer chez elle chaque semaine, mais il y a quelques documents qu'elle a perdus. Comme les comptes de mon père ont été fermés, différentes factures sont arrivées.
Maintenant il est décédé socialement. Maintenant, je comprends mieux mon père, et j'ai aussi approfondi ma relation avec ma mère.

J'ai terminé un morceau pour quatuor à cordes. Il s'agit de l'arrangement, avec quelques révisions, pour quatuor à cordes, d'un morceau que j'avais composé l'année dernière pour violon seul. J'ai supprimé la partie lente et ajouté une conclusion en forme d'antithèse.

Le titre du morceau pour violon seul était « l'ADN », mais j'ai changé celui du quatuor à cordes en « Emprisonnement » parce que tous les êtres vivants sont emprisonnés par les chaînes de leur ADN.