• Depuis quatorze ans, je passe un examen médical annuel au cabinet du docteur Kawasaki. Quand il me voyait, il me disait en souriant, comme s'il attendait mon examen annuel avec plaisir : « Eh bien ! Tanabata est de retour ! » Il faut savoir que « Tanabata », la fête japonaise des étoiles, célèbre les retrouvailles des deux amants, Orihime (Alpha Lyrae / Véga) et Hiko-boshi (Alpha Aquilae / Altaïr) qui sont habituellement séparés par La Voie lactée et qui peuvent se rencontrer une fois l'an, la septième nuit du septième mois.

    Un médecin généraliste de 90 ans : le Dr. Kawasaki

    Ses questions se poursuivaient sur la santé de mes parents et les conditions de mon travail. Il est petit, avec un regard aigu qui m'évoque mon défunt grand-père. Il aime la musique classique, il écoute Bach avant de se coucher, il nous arrivait de parler musique. Je n'oublierai pas son conseil : « Si on meurt tôt, peu importe combien d'argent, combien de renom on a gagné, tout cela est inutile. Le vieillissement commence à 25 ans. Celui qui a un syndrome métabolique ou celui qui boit fréquemment mourra tôt. »
    Ce médecin a arrêté de travailler à l'âge de presque 90 ans, le 10 août 2016.
    (J'ai dessiné ce portrait d'après mémoire)

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Je suis allé à « L'exposition du monde d'Akiko Endo ~COSMOS~ » à la galerie d'art municipale de Sagamihara.1] C'était une exposition étonnante de peintures murales dont les dimensions étaient de 3,33 mètres de haut, ce qui était la limite pour exposer, sur 5 à 7 mètres de long.

    L'exposition du monde d'Akiko Endo ~COSMOS~

    L'espace se tortille comme un serpent, les gens et les animaux tombent et dérivent…. Au loin, on trouve un autre monde où les enfants jouent au crépuscule.* Une chute d'eau disparaît en devenant une brume, qui devient un torrent de nouveau en passant sous un pont. À la racine de la colonne de feu d'une grande explosion, des jeunes filles font la ronde comme s'il s'agissait d'un feu de camp. La foule n'exprime jamais son horreur face à une crise, mais se confie simplement à la nature.

    * la peinture originaleJ'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Quand j'étais élève en 4e et 5e années d'école primaire, je suivais les leçons de piano auprès du professeur Hajimé Ozawa à Odawara. Lorsque j'ai inconsciemment balancé mon corps en écoutant, debout, son interprétation d'une sonatine, le professeur s'est arrêté de jouer pour mettre ses deux mains sur mes deux épaules en me disant joyeusement : « Voilà, tu bouges ! Interprète comme ça ! »
    Un jour, il m'a donné en devoir de dessiner des vagues à la brosse pour visualiser l'évolution de la sonatine. J'ai alors dessiné une courbe comme un oscillographe. Mais ce qu'il a dessiné au crayon sur une page entière pour le point culminant de la sonatine ressemblait à « La grande vague de Kanagawa », la célèbre estampe japonaise du spécialiste de l'ukiyo-e, Hokusai. Sa maison se trouvait au bord de la mer. Un soir, avant l'arrivée d'un typhon, à la fin de la leçon, il m'a proposé, ainsi qu'à une autre élève et à nos mères, d'aller ensemble au bord de l'eau, pour parler : « J'aime beaucoup ces vagues furieuses. »

    Une fois, il m'a demandé d'improviser en disant : « Tire des sons aussi effrayants que possible. » J'ai peut-être improvisé comme un fragment d'adagio en mineur. Mais ce qu'il m'a montré m'a étonné : « C'est vraiment de la musique ? » Il s'agissait de longues notes graves d'un cluster pianissimo et un son aigu, soudain comme un éclair. Entre autres, c'est son visage tellement expressif qui m'a bouleversé !

    Les leçons du professeur Hajimé OzawaJ'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Depuis des années, peut-être depuis mon enfance, je n'aime pas les environnements très lumineux. Alors, récemment, quand je joue du piano, je préfère que la pièce soit la plus sombre possible, parce que si la salle est claire, la vision de mon œil droit ondule parfois un peu et cela me gêne. D'ailleurs, quand je roule en vélo, je vois des poussières, comme lorsqu'on est pris de vertige.
    Il y a deux mois, le symptôme a empiré : quelque chose comme un grain de sésame est apparu au coin de mon œil. Je suis donc allé consulter un ophtalmologue. Le docteur ne m'a donné aucun traitement, en me disant : « Ce n'est pas grave. C'est un phénomène naturel dû au vieillissement ». J'ai trouvé sur internet que cela s'appelle la myodésopsie. Selon une explication c'est guérissable, selon d'autres, ça ne l'est pas... mais j'ai lu sur internet que le sésame noir serait efficace, et je l'ai appliqué en y croyant.

    Mon problème de myodésopsie est résolu !

    J'ai saupoudré de graines de sésame moulues mon toast du matin et ma soupe du soir. Trois jours après, alors que je regardais mon ordinateur, le point noir en forme de grain de sésame que j'avais au coin de l'œil s'est ramifié, pour se transformer en fumée. Cette transformation pouvait être le signe que cela tournait au pire, ou, au contraire, d'une amélioration… c'était l'attente et l'inquiétude. La fumée a disparu au bout de deux semaines, puis un autre point noir s'est transformé en fumée en se ramifiant, pour disparaître également…. Maintenant il n'y a plus de problème. C'est dire que « À sésame, sésame et demi. »

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Sur un motif très doux « la-sol, la-sol… », la ligne chromatique des croches, ondulante en va-et-vient à une octave d'intervalle, monte comme le brouillard, pour fréquemment moduler. Cela peut-il être ut majeur ? La mesure fondamentale est 6/4, néanmoins souvent 3/2. Il s'agit du « Capriccio Op.76-8 » de Brahms qu'un professeur a interprété lors du renouvellement des contrats de l'ensemble des professeurs, et il m'a captivé. Incidemment, au sujet de son interprétation, plusieurs notes dans les octaves basses m'ont paru trop fortes, alors je devais m'en assurer en l'interprétant moi-même. Je l'ai interprété pour vérifier si mon intuition était juste, mais en même temps pour admirer davantage ce chef-d'œuvre. J'ai donc décidé de le mémoriser.

    « Capriccio Op.76-8 » de Brahms

    Ses éclaboussures de notes ne sont pas de simples ornements, mais fonctionnent comme des vecteurs. Le rythme, qui se change en 6/4 au point culminant de la seconde moitié, où il est en « échec au roi » à ut majeur, lui aussi est intéressant. Dans la conclusion, les croches s'éteignent, pour commencer un choral tranquille, qui ne fait qu'une flambée.

    ♫ l'auditionJ'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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