• Il y a une difficulté à surmonter lors des concours, il en est de même lors des concerts. Notamment, sur la scène d'une magnifique salle de concert, comme la somptueuse salle Kioï qui nous accueille ce soir, (« Kioï », qui peut aussi vouloir dire en japonais, comme vous le savez sans doute, « le zèle ») on est soumis à une pression telle qu'on pense d'emblée : « Ouah ! Il faut que je joue comme un pro ! » Cependant, on ne doit pas céder à cette pression, ni faire d'excès de zèle ; c'est là toute la difficulté. Alors, « l'état de flow » est un état qu'on retrouve aussi dans la psychologie du sport. C'est un état mental rare, qu'un athlète atteint lorsqu'il est complètement absorbé par une activité, et se trouve dans un état de concentration maximale telle que c'est comme si une autre personne agissait à sa place.
    N'en va-t-il pas de même pour les musiciens ? Encore une fois, il ne s'agit pas d'interpréter ou de composer laborieusement, ni de se dépasser en trahissant son émotion dans le seul but de captiver son auditoire. Il est plutôt question d'être complètement plongé dans son activité, et de se trouver dans un état ultime de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Aujourd'hui, nous avons pu assister à quelques interprétations bouleversantes. C'était exceptionnel, bravo !

    Être au meilleur de ses capacités

    (Discours critique que j'ai prononcé à la fin du « 29e concours musical de Shimamura » à la Salle Kioï à Tokyo en 2016)

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Je viens de finir d'apprendre par cœur le premier mouvement de la « Sonate pour piano nº 3 » de Robert Schumann.

    C'est une sonate ambitieuse, dans laquelle le compositeur a donné libre cours à son énergie juvénile. Des lignes descendantes consécutives apparaissent, et la remontée se fait sur un rythme de notes pointées. Une partie coïncide avec la troisième pièce, pour les petits, de l' « Album pour la jeunesse ». Son audacieuse simplicité me surprend. Pour moi, compositeur contemporain enclin à privilégier la technicité, cette sonate est éblouissante comme le rêve d'un passé perdu.

    J'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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  • Les Juifs ont souvent été persécutés dans différentes régions du globe. Avec le morceau que j'ai révisé l'autre jour, j'ai voulu transmettre l'expression intime de ma protestation contre la persécution des Juifs aussi bien qu'un monument musical aux victimes. Pour être au plus proche de ces émotions, j'ai imaginé les persécutions, mais il est fort possible que j'aie également été influencé par la catastrophe du 11 mars 2011 puisque c'est aussitôt après le désastre que j'ai composé ce morceau. Plus tard, j'ai arrangé la version pour orchestre et je l'ai de nouveau révisée récemment.
    Le thème de ce morceau, en sol mineur qui consiste en un arpège en triade et une ligne descendante, se réfère à beaucoup de musiques folkloriques y compris la musique juive, par exemple :
    [triade mineure]
    « Elokim taase shenigdal » (de Haim Israel)
    [ligne descendante]
    « Jerusalem » (de Yaniv ben Mashiach)
    « Long Live Israel » (Musique juive traditionnelle)
    etc.

    Les aspects de mon morceau, qui sont pertinents à la musique juive

    En outre, ce morceau est un hommage à de nombreux compositeurs juifs, dont :
    Henryk Wieniawski, Paul Kletzki, Aaron Copland, Erich Wolfgang Korngold, Arnold Schönberg, Alfred Garyevich Schnittke, Alexander (von) Zemlinsky, Paul Abraham Dukas, Leonard Bernstein, Morton Feldman, André George Previn, Ernest Bloch, Gustav Mahler, Darius Milhaud, Jakob Ludwig Felix Mendelssohn Bartholdy, Steve Reich

    le fichier audio de mon morceau | YouTubeJ'ai terminé « HATAORI » pour ensemble à cordes


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